Souvent la question n’est pas posée à la femme qui accouche, elle accouche allongée sur une table parce qu'on fait comme ça depuis près de trois siècles, c’est cette image qu’a toute femme de l’accouchement. Les femmes en plein travail ne se posent donc pas la question, ne seraient-elles pas mieux dans une autre position ?
Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi, la position allongée pour l’accouchement a été introduite par Moriceau au 18ème siècle dans le but de favoriser les manœuvres pendant l’accouchement. Avant cela les femmes se déplaçaient, marchaient, s’asseyaient, choisissez leur position pendant le travail.
La technologie elle-même a d’ailleurs influencé l’immobilité de la femme pendant l'accouchement. Le recours aux extractions par forceps nécessitaient la position allongée, les premiers monitoring ne permettaient pas à la mère de bouger et les premières péridurales endormaient le bas de son corps.

Certaines communautés ont gardé la mobilité, les indiennes notamment accouchent souvent accroupies. Aujourd’hui dans notre société, un certain progrès se fait sentir, certaines maternités commençent à proposer d’autres choix d’accouchement qu’allongé les pieds dans des étriers, les femmes peuvent choisir en fonction de leurs sentiments, certaines sentant le besoin de s’asseoir ou de s’accroupir. Ces maternités se sont bien sûr équipées en conséquence, notamment avec des chaises et sièges voire des barres pour se tenir, prévues à cet effet, les tables d’accouchement les plus récentes permettent une plus grande mobilité de la mère, les sages-femmes ont suivi une formation relative à ce genre d’accouchement et les nouveaux monitoring laissent la maman bien plus libre de ses mouvements.

Des recherches ont été effectuées sur les différentes formes d’accouchement et les résultats ont montré que la déambulation pendant l’accouchement permettait d’accélérer le travail sans augmenter la fréquence des contractions, ce qui est très appréciable pour la mère comme pour le bébé. En effet, il faut comprendre que c’est le rapprochement des contractions qui les rends insupportables pour la femme, la conduisant à demander une péridurale, péridurale l’obligeant à rester allongée.
On a également constaté, en comparant accouchements allongés et accouchements accroupis, que ces derniers avaient nécessités moins de stimulation du travail par oxytocique et qu'ils étaient accompagnés d'une diminution significative des déchirures sévères du périnée et des épisiotomies.

En fait, la position de l’accouchement devrait en partie être déterminée par la position du bébé, hors il s’avère que le meilleur angle de poussée pour la mère est souvent atteint en position verticale. La position verticale permettant également la mobilité du bassin, ce qui peut faciliter la « sortie » du bébé.

Il ne s’agit pas ici de poser une règle, et de déterminer quelle est la meilleure manière d’accoucher, mais il faut simplement que les futures mères sachent qu’un accouchement ne doit pas forcément se faire allongée et qu’il est possible d’allier sécurité et respect de leurs sentiments et de leur physiologie.